Pour 2023,
des rencontres de lumière
par tous les temps.
Malgré les adversités,
de nombreux instants d’amitié
et de tendresse.
C’était à l’occasion d’un Colloque « Les dirigeants à l’épreuve du quotidien, le cas particulier des chefs d’établissement scolaire ».
Il y est particulièrement question d’un ouvrage « Chefs d’établissement. Le Burn-Out n’est pas une fatalité » de Jean-Yves Robin, Le Bord de l’Eau, 2022.
Je remercie Gwenola Reto d’avoir assuré le montage et la mise en ligne de la vidéo.
Édito À TRACeS, on aime bien raconter ce qui foire. La séquence idéale, les élèves qui sont là où on les attend, qui apprennent ce qu’on voulait leur faire apprendre, l’institution bien huilée… c’est rare, voire ça n’existe pas. Les imprévus, par contre, les coups de gueule, les contestations, la manipulation, les rapports de force, le matériel qui manque, le cadre qui ne tient pas ses promesses sont le quotidien de celui qui cherche à enseigner, à l’école ou ailleurs. Raconter nos foirages, on ne le fait pas par plaisir masochiste (ou juste un peu parfois), c’est selon nous (et en toute humilité) une démarche formatrice qui nous en apprend sur nous-mêmes, la pédagogie, l’école et toute la société qui lui tourne autour ; qui nous en apprend sur cet impossible métier d’enseigner.
Ce qui nous intéresse, c’est de questionner la posture du prof : que fait-il avec l’imprévu ? A-t-il laissé suffisamment de place à l’imprévu ? Les élèves avaient-ils une marge de manœuvre ? Était- elle trop large ou trop étroite ? Et quand le foirage se présente, comment je l’accueille ? Il peut être considéré comme un piège ou comme une opportunité d’en apprendre (sur soi ou les autres) et de faire autrement.
La réflexivité est une démarche qui nous semble centrale dans la formation continuée de l’enseignant. La mise en écriture et les échanges entre pairs (surtout quand ils sont guidés par l’entraine- ment mental !) permettent cette mise en question de la pratique, nous l’avons encore expérimenté lors de ce weekend d’écriture. Nous tentons de raconter ce qu’on fait sans l’embellir, sans se sentir supérieur, sans chercher à faire la morale ni prescrire le bon comportement. Nos textes ne sont pas des recettes, juste
des chemins. En espérant que vous en apprendrez un peu sur nos sentiers, bonne lecture. (Comité de rédaction)
Édito Un numéro sur les difficultés professionnelles : chouette, ça va être drôle! Où sont les toilettes que je puisse tchouler tranquille?
Ça commence avec l’entrée dans le métier, où chacun peut mesurer l’écart entre ce qu’il a appris en formation initiale et ce qui se passe, en classe, quand on est seul. On se sent tout nu. Perdu. Avec un peu de chance, ce n’est pas un intérim trop long…
Description:
Pour tisser des liens entre la recherche, les pratiques et le débat public à propos de l’école, le Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE) a l’habitude d’organiser des conférences-débats en soirée : les Entrevues de LIFE. Il
inaugure cette fois les Rencontres de LIFE : une journée entière d’échanges d’expériences et d’idées, réunissant les acteurs et actrices intéressés autour d’une question d’actualité. Cette première édition sera consacrée à ce que la pédagogie institutionnelle apporte et peut apporter à la structuration des relations et des apprentissages scolaires, soit dans des écoles ou des classes qui ont fait le choix de s’en réclamer, soit dans celles qui font un usage partiel et éventuellement rebaptisé de certains de ses outils. La manifestation est organisée en collaboration avec l’École de la Neuville, fondée en 1973 par Michel Amram, Fabienne d’Ortoli et Pascal Lemaître avec la collaboration de Fernand Oury et Françoise Dolto. Elle associe les équipes AFORDENS (Apprentissage, formation et développement professionnels dans l’enseignement) et ERHISE (Histoire sociale de l’éducation) de l’Université de Genève, ainsi que des membres de la Haute école pédagogique du canton de Vaud et du Laboratoire École, Mutations, Apprentissages (EMA) de l’Université de Cergy-Pontoise. Elle propose un programme de débats, films documentaires, ateliers pratiques et boutiques d’information, impliquant d’une part des équipes de pédagogie institutionnelle de France, de Belgique et de Suisse, d’autre part certains des chercheurs et chercheuses (Mireille Cifali, Daniel Hameline, Bruno Robbes) ayant accompagné leur route au fil des ans. L’entrée est libre, mais – institutionnalisation oblige… – une inscription en ligne est demandée.
Uni Mail – Entrée libre – inscription en ligne
Samedi 3 décembre 2022, 08h30 – 17h.
Programme :
Dès 08h00 : accueil, boutiques, films en boucle, échanges, buvette (espace ouvert toute la journée).
Matin – La pédagogie structurée par les institutions : regards sur trois classes coopératives
08h30 : Accueil et introduction de la journée : Olivier Maulini, Rita Hofstetter et Daniel Hameline.
09h00 : Projection du film « La classe coopérative. Repenser l’école ». Puis dialogue avec Michel Amram et Fabienne d’Ortoli, auteur-es du film, animé par Bruno Robbes.
11h00 : Soigner le milieu aujourd’hui ? Débat avec Françoise Budo (Haute école libre Mosane- Belgique (HELMo) et « Tenter plus », Belgique), Mireille Cifali (Université de Genève, Suisse) et Anouk Ribas (Cergy Paris Université & INSPÉ de Versailles, France). Animation : Bruno Robbes.
12h30-14h00 : Pause repas.
Après-midi – Pratiques, outils, questions : forum des écoles de France, Belgique, Suisse
14h00 : Ateliers d’échange de pratiques et d’expériences.
16h00 : Point de suspension : « Demain la pédagogie… », par Olivier Maulini et Valérie Lussi Borer.
16h30 : Verrée de clôture, salutations et envol.
Plus d’information sur l’événement
https://www.unige.ch/fapse/life/debats/colloques/soigner-le-milieu/
https://agenda.unige.ch/events/view/34538
Argumentaire
Cette journée scientifique rend hommage à Jacques Pain (1943-2021), professeur honoraire en Sciences de l’éducation à l’université Paris Nanterre. Elle est la première d’une série de trois manifestations. La seconde journée, qui aura lieu à Genève le 3 décembre 2022, sera consacrée à l’actualité et à la fécondité de la pédagogie institutionnelle1. La troisième journée se tiendra à Bruxelles en janvier 2023 et portera sur les travaux de recherche et interventions que Jacques Pain y a mené. L’école de La Neuville2, qui fête ses 50 années d’existence, s’associe à ces manifestations en réalisant notamment trois films qui seront projetés lors de ces trois journées. À Nanterre, c’est un film spécialement consacré à l’itinéraire intellectuel de Jacques Pain, Le Maître, l’universitaire et l’école caserne, que les participants pourront découvrir.
Commencer par Nanterre s’imposait, puisque c’est en ce lieu que Jacques Pain a fait toute sa carrière d’enseignant-chercheur. C’est en 1967 à l’université Paris X-Nanterre, comme l’on disait à l’époque, qu’il débute des études de psychologie. Il y vit les événements de Mai 1968 en s’engageant au plan politique. Il obtient en 1969 une licence de sciences de l’éducation dans cette même université, où cette discipline vient de faire son entrée. C’est à cette époque qu’il fait la rencontre décisive de Fernand Oury et découvre la pédagogie institutionnelle (PI) dans les Groupes d’Éducation Thérapeutique (GET). Bien que Fernand Oury soit d’une méfiance « primaire » à l’égard des universitaires3, il accepte que Jacques Pain co-rédige avec lui la Chronique de l’école-caserne, publié en 1972. Leur compagnonnage ne cessera qu’avec le décès de Fernand Oury en février 1998.
Animation Jean-Charles Leon, Ben Aïda,
Avec la participation de Andreea Capitanescu Benetti, Mireille Cifali, Catherine Hurtig-Delattre, Yannick Mével.
Entretien avec Andreea Capitanescu Benetti
La recherche en éducation met de plus en plus l’accent sur l’importance du bienêtre à l’école, et les conditions à mettre en œuvre pour que les élèves persévèrent et réussissent scolairement, voire développent leur personnalité. Cela demande de faire émerger une relation apaisée entre les élèves, les enseignants, et les savoirs.
À vingt ans d’intervalle, deux groupes de professionnels relatent leur longue histoire avec l’École, depuis leur expérience d’élève jusqu’à leur entrée à l’Éducation nationale et leurs parcours d’enseignants, conseiller principal d’éducation ou psychologue. Dans leurs questionnements, leurs déboires et bonheurs, se racontent des aventures singulières en même temps que sept décennies d’histoire française. C’est l’occasion d’analyser la construction à la fois subjective et sociale de la professionnalité de ces acteurs de l’École, en mettant en perspective les continuités et les ruptures qui lient et séparent la génération entrée dans la carrière autour de Mai 68 et celle qui lui succède à partir de l’an 2000.
À travers les récits, les portraits saisis sur le vif et les analyses présentées dans cet ouvrage, se donnent à voir les liens complexes tissés entre monde familial et monde scolaire, dans un contexte socio-économique traversé par les événements de l’histoire nationale ou internationale.
INVITATION
Le Laboratoire RIFT et le Laboratoire LIFE ont le plaisir de vous convier à l’événement :
Tenir parole
Responsabilités des métiers de la transmission
Table de dialogue avec
Professeure Mireille Cifali, Université de Genève
En discussion avec
Nilima Changkakoti, Nathalie Muller Mirza, Nuria Nicolet-Aebischer et Héloïse Rougemont
Mardi 30 novembre 2021, de 17h30 à 19h30
En présence à Uni-Mail, salle MR160
Ou à distance, via Zoom (Les informations de connexion seront envoyée avec la confirmation d’inscription)
Inscriptions en ligne :
Cliquer ici pour vous inscrire en ligne, jusqu’au 28 novembre 2021
Vous trouverez l’affiche ainsi que le résumé de cette conférence dans la page dédiée du site du Laboratoire RIFT.
Nous vous prions de relayer cette annonce auprès de vos réseaux.
Vous remerciant de l’intérêt que vous portez à ses activités, et dans l’attente de votre inscription, nous vous présentons, Madame, Monsieur, nos cordiales salutations.
Laboratoire RIFT
in Revue la Pensée d’Ailleurs, décembre 2020, p. 174-187. A propos de l’ouvrage S’engager pour accompagner. Valeurs des métiers de la formation, PUF, 2018,et de celui intitulé Préserver un lien. Ethique des métiers de la relation, PUF, 2019.
in Revue Recherche et formation [En ligne], Notes critiques, mis en ligne le 05 mai 2021
in Revue Cliopsy, 2021/1 N° 25 | pages 181 à 184, mis en ligne
in Cahiers pédagogiques, publié le 11 janvier 2021.
« Pourquoi s’intéresse-t-on encore autant à Freinet aujourd’hui? L’influence toujours vive de ce grand pédagogue ne cesse de nous interroger. La publication de la présente recherche va modifier en profondeur notre compréhension de cette pédagogie car elle en restitue toute la force et la complexité par un travail généalogique d’une ampleur inégalée.
En mobilisant des documents inédits et des sources sous-estimées, cet imposant travail (deux volumes), aux frontières de l’histoire et de la philosophie, nous fait comprendre les traces d’une expérience collective toujours sous nos yeux mais dont la signification a souvent été altérée par des commentaires un peu trop convenus. Il nous est aujourd’hui possible grâce à cette admirable enquête, adossée à des documents originaux, de découvrir des pans méconnus de l’œuvre d’Élise et Célestin Freinet.
La publication de ce bel ouvrage va assurément contribuer au renouveau des recherches sur le travail et l’expérience « des » Freinet. C’est donc avec joie et intérêt que j’accueille, dans la collection « Questions d’éducation et de formation », ce regard jeté sur une œuvre qui constitue un patrimoine culturel exceptionnel, regard qui nous conduit dans un même élan à questionner nos conceptions actuelles de l’école. »
Eirick Prairat
Université de Lorraine
Institut universitaire de France
Depuis maintenant une vingtaine d’années, l’accompagnement constitue une référence obligée dans le paysage social et professionnel. Ce livre se propose d’éclairer ce qui se joue au travers d’une prescription massive à devoir être accompagné : comment en est-on arrivé à devoir accompagner une personne à être « autonome et responsable, sujet acteur de son parcours, capable de compétences et de projet » ?
Ce développement d’une « culture de l’accompagnement » est en réalité l’aboutissement d’une lame de fond dont les premières manifestations sont à rechercher à l’origine de notre modernité occidentale. Ce que cet ouvrage nous montre, c’est le tiraillement entre deux conceptions de l’humain en tant qu’individu et en tant qu’élément d’une société.
En s’engageant dans cette voie, l’auteure ne prétend pas retracer une histoire séculaire mais identifier des moments charnières de basculements, porteurs d’une reconnaissance accrue de la personne et en même temps d’un creusement possible de sa distance à la société dans laquelle elle doit vivre et travailler. Sans s’enfermer dans la chronologie, c’est à travers 7 « récits » que l’auteure nous montre cette longue histoire des idées et des pratiques sociales dont la « culture d’accompagnement » est l’héritière. Lire la suite »
in Alain Dupont, Savoir agir et oser l’inclusion. De l’imprévisible à l’innovation en ingénierie éco-biopsychosociale, Editions des Deux Continents, 2021.
Cet ouvrage, à partir de la trajectoire de son auteur, nous invite à découvrir l’œuvre de transformation d’institutions en transition. Nous apprenons com- ment de manières expérimentales dans la pratique quotidienne par l’observa- tion et la formation, on accède à la philosophie de la Valorisation des Rôles Sociaux (VRS) et au génie du projet de réalisation personnel (PRP), dont l’objectif est d’accompagner les personnes en difficulté psychosociale dans l’inclusion professionnelle et sociale.
« Savoir agir et oser l’inclusion » démontre que les projets d’entreprises sociales sont des moyens essentiels permettant de mettre en évidence combien les murs séparant ces mondes – la production et l’assistance, l’intérêt économique et la justice sociale, les lois strictes de l’économie et les coûts sociaux – sont problématiques. Le terme «entreprise sociale» est un oxymore; l’entreprise sociale réconcilie ces mondes. Elle transforme cette séparation en échanges réciproques et en synergies d’où ils peuvent sortir enrichis. L’entreprise so- ciale est une utopie du réalisable : une « pratique de l’utopie ».
Nous espérons que les lecteur-trice-s pourront s’inspirer des éléments rassemblés ici, être invité-e-s à la réflexion et seront stimulé-e-s par cet ouvrage pour oser innover et oser avec elle inventer son projet de vie afin qu’elle devienne à la fois auteure et actrice.
Préface Mireille Cifali
Avant-propos Martine Ruchat
A partir d’une conférence donnée le 23 novembre 2010 à Paris organisée par la FNAREN.
Vous pouvez lire sa dernière version ici.
Les questions à partir desquelles la conférence s’est structurée peuvent être consultées dans le n° de la revue, aux pages 44-47.
Edition établie par Jean-Christophe Contini.
Salué par la critique suisse romande de son époque, Gilbert Trolliet (1907-1980) fut le fondateur et animateur de nombreuses revues, en particulier Raison d’être (1928-1930) à Paris, et Présence (1932-1936) paraissant à Genève et à Lausanne. Marqué par le surréalisme et l’existentialisme, son œuvre poétique se compose d’une trentaine de recueils. Présentée par Alain Borer et postfacée par Valère Novarina, cette anthologie propose un choix de poèmes écrits entre 1927 et 1978.
Prix de l’Essai 2019 de la Société Genevoise des Ecrivains.
Récit biographique et roman de formation tout à la fois, ce livre dresse le portrait d’une femme, pédagogue et féministe, engagée socialement dès la fin du XIXe siècle.
Née dans le canton protestant de Neuchâtel, elle ne peut se résoudre au mariage et à être mère. Son destin sera autre : elle choisit une profession au service des enfants et de l’écriture. Elle se frotte aux idées étroites sur l’éducation, elle s’enthousiasme pour des pensées libertaires, elle pratique l’éducation nouvelle en France, en Allemagne, en Suisse et se voue à l’éducation des jeunes filles. Dès 1906, le mot « émancipation » est entré dans son vocabulaire.
Qui est Élisabeth H. ?
Une vie de femme exemplaire qui résonne au-delà de la Suisse et de son temps.
Revue de Presse : RTS, 8 mars 2021.
Le Temps du 10 mars 2021.
Les nombreuses réformes qui s’abattent depuis quelques années sur le champ de l’éducation spécialisée provoquent de profonds bouleversements dans le domaine de la praxis si bien que les professionnels du secteur ont parfois l’impression de se trouver face à une tâche de plus en plus impossible. Injonctions paradoxales, perte de repères (et de sens), sentiment d’impuissance, clivage dans l’articulation entre le singulier et le collectif qui constitue pourtant la pierre angulaire du travail éducatif. Bref, les maux ne manquent pas. Ils viennent traduire un ensemble de souffrances qu’il s’agit d’entendre. Et pour cause, au-delà des professionnels qui traversent ces difficultés, il y a aussi des « usagers » qui sont également impactés.
En 2013, pour ses 70 ans et un film qui lui est consacré, j’ai écrit ce portrait de lui :
A Jacques Pain
Au fond
tout au fond
des bois feuillus
pénombre sur sol
brouillard pourquoi pas
Tout au fond des bois
la rose et la solitude
et les chats
sauvages évidemment
au féminin comme au masculin
farouches félins pas apprivoisés
et pourtant
Au fond
au fond de la plaine
la force d’un rire
le trait d’une résistance
le pouvoir des mots
ici comme ailleurs
jamais
dans le cadre attendu
sensible à la voix
et à l’espoir
nostalgie parfois
ne n’avoir pas renversé
les tyrans de papiers
destructeurs de liberté
Au fond
tout au fond des bois
comme au bout de la plaine
l’ami fidèle
tendre pourquoi pas
généreux forcément
fou, fou de liberté
pas peur de la violence
contre elle, avec elle
sa vie tracée
Au fond
dans la pénombre
là où se dépouille la vie
pour l’essentiel
se tient debout
aimant
Dans les pages de mireillecifali.ch, vous trouverez souvent référence à son nom, dans les différentes bibliographies, dans mes textes et ouvrages publiés. Et deux conférences audio sur la page consacrée aux archives sonores.
Les voici :
Depuis Freud, persuadés que la psychanalyse pouvait présenter un intérêt certain pour la pédagogie, de nombreux psychanalystes ont mis en œuvre et théorisé des pratiques éducatives prenant en compte les dimensions inconscientes du sujet. À leur suite, des enseignants et chercheurs universitaires ont fait évoluer la relation entre psychanalyse et éducation, en passant d’une pratique appliquée, selon le souhait de Freud, à une démarche de production de savoirs référée à la psychanalyse.
Les propos recueillis sont ceux de Claudine Blanchard-Laville, Mireille Cifali, Jean-Claude Filloux, Jeanne Moll, Nicole Mosconi, Jacques Natanson et Bernard Pechberty.
Vous pouvez en prendre connaissance ici.
Par décret publié au Journal officiel le 17 mars 2020, la France est confinée depuis le 16 mars. Cette situation va durer officiellement jusqu’au lundi 11 mai 00h. Dès le début, un groupe de professionnelles et de professionnels travaillant dans les métiers de l’humain décide de tisser un lien au-delà des confinements individuels. Chaque semaine un tome (de 1 à 8) sera édité sous une forme numérique à usage interne. Il regroupera les « chroniques confinées » écrites durant la semaine. La chronologie est hebdomadaire et chacun.e pourra faire correspondre cette période avec les événements particuliers survenus chaque semaine.
Préface de Florence GIUST-DESPRAIRIES
Analyser les mécanismes et les enjeux qui ont conduit aux impasses d’un régime normatif révélées par la tragique actualité sanitaire, mais aussi dégager de nouvelles voies pour reconstruire l’hôpital sans oublier que soigner, c’est d’abord de la présence, du soin humain et technique, des équipements, des lits, et pas seulement un processus optimisé.
Cet ouvrage est décisif pour comprendre l’impréparation dans laquelle s’est trouvé notre système hospitalier face à la pandémie due au coronavirus. Après l’effet de sidération provoqué par la crise sanitaire, comment reconstruire l’hôpital ?
Des réorganisations permanentes, à partir des années 1980, ont imposé un modèle en rupture avec les valeurs traditionnelles présidant aux activités soignantes. Devant l’explosion des demandes de santé et l’augmentation des coûts, les responsables politiques ont proposé réforme sur réforme sans parvenir à une régulation d’ensemble. Entre logiques défendues par les soignants et celles incarnées par les gestionnaires, la norme s’est imposée comme la figure d’une action neutre, légitime parce que scientifique, mesurable et modélisante. Elle s’est généralisée au détriment de l’attention aux situations concrètes provoquant ainsi des décrochages entre la vision centrale abstraite et celle du terrain.
A partir d’un véritable travail clinique mené dans la durée et dans l’épaisseur des fonctionnements hospitaliers, l’auteur dégage de nouvelles voies pour reconstruire l’hôpital en réconciliant les différentes logiques – médicale, soignante, gestionnaire – pour ne pas oublier que soigner, c’est d’abord de la présence, du soin humain et technique, des équipements, des lits, et pas seulement un processus optimisé.
Pédagogues majeurs du XXe siècle, Maria Montessori, Elise et Célestin Freinet sont paradoxalement méconnus aujourd’hui. On parle beaucoup à leur place, on les oppose de façon souvent caricaturale, voire on les instrumente pour des raisons lucratives. Il est temps que l’on revienne aux sources pour retrouver la source de l’entreprise éducative. Qu’on se penche sur les œuvres fondatrices pour en saisir le sens et la portée. Qu’on les interroge à la lumière des défis que nous devons relever.
C’est ce que font admirablement Henri Louis Go et Bérengère Kolly dans cet ouvrage. Le premier est un fin connaisseur de Elise et Célestin Freinet, la seconde une spécialiste de Maria Montessori. Ils confrontent ici leurs travaux et leurs visions en un dialogue qui n’élude aucune des questions que le lecteur pourrait se poser.
Loin des lieux communs et des récupérations en tous genres, ils nous livrent un texte d’une extraordinaire richesse. Avec un souci permanent de la rigueur historique et intellectuelle mais sans jargon inutile, ils conjuguent ensemble, bien plus qu’ils n’opposent, les œuvres de ces grands pédagogues. Sans rien céder sur leurs désaccords mais sans jamais céder, non plus, à la polémique.
Ce livre aide à comprendre et suscite la réflexion. Il décourage toute caricature et invite à cheminer avec les auteurs pour saisir ce qui se joue dans toute entreprise éducative mais aussi les choix qui nous y sont offerts. Décidément, c’est une boussole indispensable pour naviguer par gros temps.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, des millions d’enfants, orphelins ou brutalement séparés de leurs parents, sont recueillis dans des camps ou villages d’enfants. Cette aide humanitaire se double d’une utopie pédagogique. Instituteurs, prêtres, pédagogues, médecins ou psychiatres fondent, dans l’urgence et le dénuement, des communautés largement inspirées de l’éducation nouvelle et de l’autogestion: des républiques d’enfants. De l’Italie à la Hongrie, en France comme en Allemagne, les enfants se muent en jeunes travailleurs, ils élisent gouvernements et tribunaux. Dans l’esprit internationaliste d’après-guerre, ces citoyens doivent contribuer au relèvement de l’Europe anéantie.
Les auteurs ont défriché les archives et tissent le récit vivant, incarné et parfois terrifiant de cet épisode méconnu. En quelques années, alors que le monde des adultes bascule dans la guerre froide, que les enfants grandissent, ce moment de foisonnement et d’expérimentation intenses tombe en effet dans l’oubli. Véritable point aveugle des années d’après-guerre, de l’histoire des pédagogies alternatives et des politiques humanitaires, il méritait d’être mis au jour.
En cette période,
le regard se porte sur l’horizon de la mer et du ciel,
pour ouvrir notre respiration.
Vous les trouverez dans les pages suivantes :
Biographie – Thèmes – Ouvrages – Articles (1976-1979) – Productions complices – Conférences – Cours
Archives sonores – Poésie – Romans – Essais – Musique – Contact
Mireille Cifali, Tenir parole. Responsabilités des métiers de la transmission, PUF, 2020.
Nous sommes des êtres de langage. Dans les métiers de la transmission, Mireille Cifali nous rappelle l’essentialité d’une parole fiable, afin que le dialogue annoncé ne soit pas un vain mot. Dialogue engagé entre les professionnels qui souhaitent collaborer, inclure. Dialogue rompu quand on en vient à exclure. Avec parfois un monologue. Un silence laissant seul. Un jugement qui enferme. Avec nous, Mireille Cifali aborde l’art de tenir parole. Elle évoque la toujours présente violence vécue qui, par les mots, se transforme. Elle nomme les attitudes et les paroles qui assurent une position d’autorité, et non plus de pouvoir. Ainsi, un regard tendre peut se construire jusque dans les rencontres difficiles, pour la dignité de chacun. Dès lors, face au discours de l’efficacité s’inscrit la responsabilité qualitative de nos gestes adressés. Face à un futur avec ses rêves de scientificité, sa technologie, s’avancent nos craintes et nos soins. Afin de sauvegarder l’expérience et le temps d’apprendre.
Préface de Joseph Rouzel
Contrairement aux idées reçues, les professionnelles et professionnels de l’éducation spécialisée écrivent en réalité quotidiennement dans l’exercice de leur pratique professionnelle. Afin de garantir l’organisation, la continuité et la régulation de la vie institutionnelle, la profession fait usage de nombreux supports. A partir de l’étude minutieuse d’un de ces cahiers de bord, cet ouvrage propose un regard aiguisé au cœur de la fabrication du quotidien qui caractérise la pratique complexe de ce métier de l’humain hautement exigeant.
Et aussi
À bas bruit et à l’ombre des nouvelles formes de vulnérabilité sociale, les professionnel(le)s de l’éducation spécialisée accompagnent au quotidien des sujets en grande souffrance, pour leur permettre en finalité de se réapproprier un rapport à la vie et aux autres plus apaisé, juste et responsable. Au regard de ce métier de l’humain et de son savoir-faire singulier, aujourd’hui encore méconnus, cet ouvrage propose de réfléchir à l’identité indicible d’un lien social contemporain marqué par l’angoisse inédite d’un univers infini et d’un monde sans limites. Quel est pourtant l’agir que continuent de mettre en œuvre les éducateurs spécialisés ? La transmission de la limite. Et des limites qui sont fondamentalement nécessaires pour bâtir, habiter et penser l’incertitude du monde.
Cet ouvrage interroge le risque croissant de marchandisation, de technocratisation et de standardisation des pratiques relationnelles dans les différents domaines du soin, de l’éducation et de l’intervention sociale. Partant d’une lecture critique des Pratiques fondées sur des données probantes en travail social – Evidence Based Practice in Social Work, il rassemble des spécialistes des principales composantes des recherches et pratiques cliniques en sciences humaines (psychanalyse, clinique de l’éducation, clinique narrative, clinique institutionnelle, sociologie clinique, psychologie clinique, ethnopsychiatrie, philosophie) pour en discuter les effets et les enjeux dans le domaine de l’intervention sociale. Les apports présentés permettent de saisir les dimensions théoriques, pratiques, éthiques et méthodologiques d’une pratique d’orientation clinique en travail social – Clinical Based Practice in Social Work comme alternative aux conceptions néopositivistes de la relation d’aide.
Cet ouvrage interroge la souffrance psychique et la créativité des professionnels de l’enseignement, de l’éducation et du soin travaillant dans des services et des institutions médico-sociales, dans le contexte français. Ces praticiens accompagnent des préadolescents et des adolescents présentant des diffi cultés scolaires et d’apprentissage, des troubles du comportement ou de la pensée ou des fonctionnements autistiques.
L’idée d’accompagner, de l’accompagnement, question émergente depuis quelques années, s’impose comme une référence dans les nouvelles formes à donner aux dispositifs de formation. Cette modalité, et l’ingénierie qu’elle nécessite, se singularise par l’attention particulière portée aux acteurs qui ne sont plus positionnés comme de simples réceptacles d’un discours ex cathedra, mais des acteurs actifs dans le cadre d’un dispositif déterminé avec eux et pour eux. Mais, comme pour tout objet émergeant, on pourra d’abord y voir de nouvelles perspectives en termes de formation, et toutes les raisons de plébisciter les dispositifs d’accompagnement. Il faudra seulement en évaluer les limites tout autant que les dérives possibles.
Vous trouverez son sommaire ici
Et l’entretien lui-même ici
Vous pouvez trouver les deux vidéos de la conférence sur le site de Jean-François Ferbos, ici.
vous pouvez lire le compte-rendu de ma conférence donnée à Paris le 23 novembre 2019,
organisée par la FNAREN et la Revue l’ERRE.
Il est paru sur le site des Cahiers pédagogiques.
Vous le trouverez ici.
il est encore temps de souhaiter
que cette année 2020
vous soit favorable
en toute chose que vous espérez,
entre plaisirs des yeux et du coeur.
Le 23 novembre 2019 à Paris, la revue l’ERRE* et la FNAREN** organisent une rencontre avec Mireille Cifali, professeure d’université honoraire à l’Université de Genève, à l’occasion de la parution éditoriale de son œuvre (S’engager pour accompagner, Valeurs des métiers de la formation, PUF, 2018 ; Préserver un lien. Éthique des métiers de la relation, 2019).
Nous souhaitons mettre à l’honneur cette femme engagée dans la démarche clinique en éducation et à cette occasion, créer les conditions d’une rencontre entre professionnels des « métiers de la relation », pour reprendre le titre d’un ouvrage collectif Les Métiers de la relation malmenées. Répliques cliniques, sous la direction de Mireille Cifali et Thomas Périlleux, L’Harmattan, 2012.
Nous vous invitons à cette rencontre tout autant que nous vous sollicitons à venir parler de l’approche clinique dans votre champ professionnel. Les différentes interventions nous permettront de découvrir comment cette démarche est mise en œuvre dans d’autres métiers dans les conditions actuelles des gestions technique et financière.
Avec l’organisation de cet événement, nous avons l’ambition d’initier une rencontre, une discussion autour de l’idée que la démarche clinique est une force de l’accompagnement des enfants, des jeunes, des personnes en difficulté. Nous vous proposons de venir échanger sur les conditions de sa survie dans un contexte où les prescriptions institutionnelles tendent à la proscrire. Grâce à Mireille Cifali et comme elle, nous tenterons de mettre en valeur nos points forts.
Corinne Moy
,
pour la revue l’ERRE
*Revue des rééducateurs de l’Éducation nationale, enseignants spécialisés des aides relationnelles en RASED (réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté) et en centres de prévention ou de soin.
** Fédération Nationale des Associations des Rééducateurs de l’Éducation nationale.
Quand il s’agit d’accompagner, de guider, de prendre en charge, de donner assistance, d’accueillir professionnellement, nous avons la responsabilité de prendre soin de la relation qui nous lie à celles et ceux qui nous font face. « Prendre soin », c’est-à-dire accepter les sentiments éprouvés, éviter les dérives toujours probables, œuvrer en sorte que puisse advenir une rencontre qui transforme. De quelle manière nous y prendre ? Comment notre subjectivité y est-elle engagée ? Telles seront les questions abordées.
Le programme Forum IRTS de Lorraine
Depuis les années 1990, une démarche dite « clinique-dialogique » (Jean Piaget – Edgar Morin) est apparue et s’est développée en Sciences de l’éducation, notamment à l’université de Nantes.
Au fil des enseignements, recherches et travaux de thèse, et malgré leur marginalité, ces orientations se sont avérées productrices de savoirs à partir de la mise en mots de l’expérience. Contribuant à constituer ce que Roland Gori appelle « savoirs narratifs », elles ont peu à peu montré leur intérêt dans différents domaines, allant des situations ordinaires d’apprentissage tout au long de la vie, aux parcours événementiels accidentés voire traumatiques.
Après avoir posé la problématique générale, nous évoquerons ici cinq grandes lignées des chantiers, tant internationaux (Brésil, Pologne, Maroc, Angleterre) qu’interdisciplinaires (de la scolarité à la formation tout au long de la vie ; en santé ; en situations extrêmes ; jusqu’au bout de la vie ; mémoire et transmission), croisant leurs avancées aux réflexions et travaux de spécialistes du domaine.
Cet ouvrage s’adresse ainsi à tout chercheur en Sciences humaines, comme à tout professionnel des « métiers de l’humain » (Mireille Cifali), soucieux de qualité réflexive et de qualité de vie.
Dans le premier numéro de La pensée d’Ailleurs,
Henri Louis Go fait la recension de deux de mes ouvrages, Freud pédagogue ? Psychanalyse et éducation (1982) et Le Lien éducatif : contre-jour psychanalytique (1994, 6ème tirage 2017).
Vous la trouverez aux pages 92-101.
Vous pouvez télécharger le numéro ici.
est une nouvelle revue en ligne dont le premier numéro est paru en octobre 2019.
Les rédacteurs sont :
Henri Louis GO, LISEC, équipe Normes & valeurs
Xavier RIONDET, LISEC, équipe Normes & valeurs
Bérengère KOLLY, LIS, associée à l’équipe Normes & Valeurs
Vous la trouverez sur le site de LISEC : http://www.lisec-recherche.eu/content/la-pensee-dailleurs-0
Concernant la publication de l’ouvrage
Préserver un lien. Valeurs des métiers de la relation, PUF, 2019,
une recension de Elodie Maurot,
dans le Journal La Croix du 10 octobre 2019,
que vous trouverez ici.
Avec une autre, dans la Revue hospitalière de France du 1 septembre 2019,
que vous trouverez ici.
Mireille Cifali, « Reconnaissance », « éthique », « formation des enseignants », dans Christine Delory (dir.), Vocabulaire des histoires de vie et de la recherche biographique, Erès, 2019.
Rédigé par des spécialistes du domaine, ce vocabulaire offre le premier bilan exhaustif des histoires de vie et de la recherche biographique qui constitue un courant encore jeune dans le paysage français des sciences humaines et sociales mais peut se prévaloir d’une tradition déjà ancienne dans les pays anglo-saxons et germaniques.
Dans une interface de l’individuel et du social, la recherche biographique vise à rendre compte de la relation singulière que l’individu, au fil de son expérience, entretient, par son activité biographique, avec le monde historique et social. À travers ces processus de genèse socio-individuelle, elle vise à comprendre les modes de constitution et les formes de l’expérience de l’individu en tant qu’être social singulier, dans leurs dimensions tout à la fois anthropologique et historique, psychique et sociale, politique et éducative. Ce vocabulaire rassemble notions, démarches, pratiques et travaux de la recherche biographique qui se déploient dans des domaines théoriques et cliniques variés.
Concernant la publication de l’ouvrage
S’engager pour accompagner. Valeurs des métiers de la formation, PUF, 2018,
une nouvelle recension de Long Pham Quang
dans la Revue internationale d’éducation de Sèvres, n° 80, 2019,
que vous trouverez ici
Mireille Cifali, « Le sentiment au risque de l’émotion », in Mireille Cifali, Florence Giust-Desprairies, Thomas Périlleux (dir.), Accueil des affects et des émotions en formation et recherche. Approches cliniques, L’Harmattan, Coll. Clinique et changement social, 2019, p. 105-124.
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