Entretien avec Andreea Capitanescu Benetti
L’idée d’accompagner, de l’accompagnement, question émergente depuis quelques années, s’impose comme une référence dans les nouvelles formes à donner aux dispositifs de formation. Cette modalité, et l’ingénierie qu’elle nécessite, se singularise par l’attention particulière portée aux acteurs qui ne sont plus positionnés comme de simples réceptacles d’un discours ex cathedra, mais des acteurs actifs dans le cadre d’un dispositif déterminé avec eux et pour eux. Mais, comme pour tout objet émergeant, on pourra d’abord y voir de nouvelles perspectives en termes de formation, et toutes les raisons de plébisciter les dispositifs d’accompagnement. Il faudra seulement en évaluer les limites tout autant que les dérives possibles.
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Et l’entretien lui-même ici
Mireille Cifali, Préserver un lien. Ethique des métiers de la relation, PUF, 2019.
Dans les métiers de la relation, l’impératif est aujourd’hui à la distanciation. Avec des outils, des procédures et des savoirs appliqués, la relation à un autre pourrait se maîtriser. Il n’y est plus question d’être touché, affecté, alors que le soin, l’éducation, l’enseignement, la formation, l’accompagnement social exigent une proximité ajustée, des paroles adressées, loin des slogans et des seules bonnes intentions.
Une relation professionnelle se travaille, elle oscille, sonne juste, dissone. Mireille Cifali invite à penser la qualité d’une présence qui soutient et affronte, en conservant la couleur des sentiments et la tonalité des mots prononcés. Dans une éthique professionnelle, elle réserve le possible d’une rencontre qui transforme, elle engage à comprendre les attitudes qui font souffrir. Si la transformation des métiers de la relation est inéluctable, demeurent des dimensions auxquelles tenir : celle relationnelle des gestes, celle affective des paroles et des regards, et celle encore intérieure des pensées. Préserver est un mot qui cherche à prendre soin d’une transmission d’humanité.
Mireille Cifali, Préserver se conjugue, même au futur, Education permanente « Former demain », septembre-décembre 2019,
n°220-221, pp. 15-23.
Pour réfléchir au futur, l’auteure s’en tient à l’aspect de la formation se fondant sur la rencontre entre un professionnel et des personnes en quête d’un développement, d’une place, d’un savoir. Elle envisage les dimensions vers lesquelles va son inquiétude actuelle : souci de la relation, d’un soi en rapport à un autre tenu comme un sujet ; soin d’une rencontre, d’un accompagnement, d’une temporalité nécessaire pour penser et réfléchir ; maintien d’une sensibilité et d’une qualité. Plutôt que de projeter, elle sauvegarde ce qui aurait à perdurer tout en se transformant. C’est le verbe préserver que l’auteure conjugue. Avec une double question : peut-on prévenir certaines évolutions que l’on juge destructrices d’un humain ? Comment une formation des adultes pourrait-elle apporter sa contribution ?
Vous pouvez l’écouter en allant à cette adresse :
https://www.unige.ch/fapse/life/debats/entrevues/
Bonne suite.
Sur inscription : rift-info@unige.ch
Abstract
Dans son dernier ouvrage, Mireille Cifali explore la part de l’engagement dans la formation, part pour le moins essentielle qu’il s’agisse de former ou de se former.Engagement dans le savoir, la parole, la voix et les techniques, engagement corporel jusque dans les maladresses. Engagement aussi pour prendre des risques, se maintenir dans un processus de création jour après jour à côté des habitudes, des habiletés, des capacités et même des compétences.Pour accompagner et parfois résister, un engagement dans le savoir est-il en effet souhaitable ? Être concerné, soi, par le savoir transmis ? Attentif à l’autre à qui l’on s’adresse ? S’engager dans l’expérience de former, signe de notre intérêt ? A cesquestions, Mireille Cifali répond par l’affirmative, y voyant le gage d’une attention à ladimension relationnelle et aux sentiments éprouvés qui confère à la transmission dessavoirs ce surcroît d’humanité. Pour un formateur sont alors dessinées l’articulation fragile entre théories et pratiques,entre expertise et expérience vécue, ainsi que la place indispensable réservée à un travailéthique. C’est sur son expérience de clinicienne de la formation qu’elle s’appuie pour transmettre les valeurs à l’origine de dispositifs où penser est aussi une joie.
Elle propose de vous engager avec elle dans l’exploration de ses questionnements sous forme de dialogues, en réaction aux questions de quelques lecteurs avertis et dans unéchange formateur et bienveillant avec l’assemblée.
Pendant plus de vingt ans, les coauteurs ont animé et organisé des dispositifs de formation autour du thèmede l’interculturalité dans les soins touchant aux questions des croyances, des mythes, des rites, du rapport au corps, à la douleur, à l’alimentation, à l’intime, à la naissance, à la mort, à l’autre. De façon récurrente, les attentes de formation portent sur l’acquisition de savoirs sur l’autre. Ils sont nécessaires mais insuffisants.Nécessaires comme repères pour contextualiser, les savoirs s’avèrent néanmoins insuffisants s’ils empêchentd’accompagner, d’être avec l’autre. Instrumentalisés, ils servent alors à anticiper, maîtriser la rencontre avec la personne se retrouvant privée de parole puisque l’on sait à sa place. Dans cet essai, cet autre constitue unefigure emblématique de l’altérité qui est analysée en milieu hospitalier. À partir de nombreuses illustrations, les perspectives envisagées questionnent également l’étrange et l’étranger se logeant en chacun denous-mêmes et mobilisés dans toute rencontre.
J’ai le plaisir d’annoncer la publication de cet ouvrage.
La part de l’engagement dans la formation, qu’il s’agisse de former ou de se former, est essentielle. Engagement dans le savoir, la parole, la voix et les techniques, engagement corporel jusque dans les maladresses. Prendre des risques, se maintenir dans un processus de création jour après jour à côté des habitudes, des habiletés, des capacités et même des compétences.
Pour accompagner et parfois résister, un engagement dans le savoir est-il en effet souhaitable ? Être concerné, soi, par le savoir transmis ? Attentif à l’autre à qui l’on s’adresse ? Mireille Cifali répond à ces questions par l’affirmative. Pour un formateur sont alors dessinées l’articulation fragile entre théories et pratiques, ainsi que la place indispensable réservée à un travail éthique. C’est sur son expérience de clinicienne de la formation qu’elle s’appuie pour transmettre les valeurs à l’origine de dispositifs où penser est une joie, où se former est un surcroît d’être autant que de savoir.
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Préface Mireille Cifali
Recension par Michel Develay dans les Cahiers pédagogiques n° 540.
Recension par Jean-Pierre Costille pour la Cliothèque.
Destiné aux étudiants en formation initiale à l’enseignement et aux enseignants, l’ouvrage explique de quelle manière les neurosciences peuvent éclairer l’apprentissage et soutenir l’élaboration de stratégies pédagogiques et orthopédagogiques adaptées.
Dans cet ouvrage, les trois auteures, formatrices d’enseignants, conjuguent leur expertise pour examiner de quelle manière les neurosciences peuvent éclairer l’apprentissage et soutenir l’élaboration de stratégies pédagogiques et orthopédagogiques adaptées. Elles proposent des réponses ou, mieux dit, des hypothèses de travail aux questions que se posent formateurs et enseignants dans l’exercice de leur métier.
J’ai le plaisir de vous annoncer ce stage de formation.
Il reste quelques places.
Il aura lieu à Narbonne du 19 au 22 octobre.
L’inscription est encore ouverte.
Vous trouverez ici les principaux renseignements.
patrick.robo@laposte.net
et maela.paul@outlook.com
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Cet ouvrage m’a été dédicacé. Que l’auteur en soit vivement remercié.
A l’heure actuelle où l’homme moderne semble très avancé en matière de sécurité personnelle et communautaire, on le voit plus fragile que jamais. Il a besoin de soutien. Les cabinets de psychologie et les demandes d’aide se multiplient. Plusieurs expressions apparaissent aujourd’hui: coaching, tutorat, monitorat, consulting… mais aussi accompagnement. L’homme en recherche de sens a besoin d’être accompagné au niveau spirituel. Il revient également à l’Eglise d’accomplir cette tâche en aidant la personne humaine dans la construction de son identité personnelle et en lui permettant de découvrir la présence d’un Dieu qui engendre à la vie dans son histoire, afin de parvenir ainsi à une prise de conscience que « tout homme est une histoire sacrée ».
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Invitées par Christine Delory-Momberger
Audio
Ecriture complice récente
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Toute idée nouvelle, surtout si elle est accompagnée de pratiques sociales inédites, suscite à la fois de l’intérêt et de la méfiance. L’accompagnement érotique des personnes vivant avec un handicap ne fait manifestement pas exception.
Voir aussi page « Productions complices »
Notre société exige la perfection et l’excellence dans de nombreux domaines, y compris celui de la sexualité. Dans ce contexte, la question des besoins affectifs et sexuels des personnes en situation de handicap(s) s’est centrée toujours davantage sur les besoins individuels de mieux-être, et de plaisir au sens large du terme : la sexualité est un langage du corps, du cœur et de l’esprit.
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