Mireille Cifali, « Le sentiment au risque de l’émotion », in Mireille Cifali, Florence Giust-Desprairies, Thomas Périlleux (dir.), Accueil des affects et des émotions en formation et recherche. Approches cliniques, L’HarmattanColl. Clinique et changement social2019, p. 105-124.

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Mireille Cifali, Florence Giust-Desprairies, Thomas Périlleux (dir.), Accueil des affects et des émotions en formation et recherche. Approches cliniques, L’Harmattan, 2019, Coll. Clinique et changement social

L’enseignement, l’apprentissage, l’accompagnement sont encore majoritairement une rencontre en présence des corps, avec des émotions de plaisir, d’enthousiasme, d’amour, d’admiration ou d’angoisse, de terreur, de peur, de dégoût, etc. À rebours de l’imaginaire d’une maîtrise de l’humain et de ses passions, les auteurs s’accordent sur l’importance de reconnaître la puissance des émotions et des sentiments, au coeur de la relation aux autres, hors de tout formatage pré-établi. Ils reviennent sur le clivage opéré entre affectif et cognitif, sentiment et pensée pour préserver le nécessaire « travail dans l’intériorité » que leur nouage exige.

Mireille Cifali est professeur honoraire de l’Université de Genève, Florence Giust-Desprairies est professeur émérite à l’Université Paris 7 Denis-Diderot et Thomas Périlleux, professeur à l’Université catholique de Louvain. Ont également participé à cet ouvrage : Sophie Grossmann, Sophie Hamisultane, Dominique Lagase-Vandercammen, Kim Leroy, Christophe Niewiadomski, Antoine Masson, Long Pham Quang, Jacques Rhéaume, Christophe Roiné.

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Mireille Cifali, Préserver un lien. Ethique des métiers de la relation, PUF, 2019.

Dans les métiers de la relation, l’impératif est aujourd’hui à la distanciation. Avec des outils, des procédures et des savoirs appliqués, la relation à un autre pourrait se maîtriser. Il n’y est plus question d’être touché, affecté, alors que le soin, l’éducation, l’enseignement, la formation, l’accompagnement social exigent une proximité ajustée, des paroles adressées, loin des slogans et des seules bonnes intentions.

Une relation professionnelle se travaille, elle oscille, sonne juste, dissone. Mireille Cifali invite à penser la qualité d’une présence qui soutient et affronte, en conservant la couleur des sentiments et la tonalité des mots prononcés. Dans une éthique professionnelle, elle réserve le possible d’une rencontre qui transforme, elle engage à comprendre les attitudes qui font souffrir. Si la transformation des métiers de la relation est inéluctable, demeurent des dimensions auxquelles tenir : celle relationnelle des gestes, celle affective des paroles et des regards, et celle encore intérieure des pensées. Préserver est un mot qui cherche à prendre soin d’une transmission d’humanité.

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Mireille Cifali, Invitation à la lecture, in Long Pham Quang, Emotions et apprentissages, Paris, L’Harmattan, 2017.

[…] « Sur la scène scientifique il est presque devenu à la mode – si je puis dire – de parler d’intelligence émotionnelle, d’approche cognitive des émotions, de neurosciences des émotions. Ces approches ne recouvrent pas mon espace de recherche qui fut et est encore clinique, ancré dans des références psychanalytiques et éthiques. J’ai lié les métiers de l’humain à un espace relationnel où les sentiments (c’est ainsi que j’en parle) avaient leur place, des sentiments qu’il s’agit certes de penser, mais qui pour mon approche ne sont pas de la même texture que le cognitif. Grâce à Pham Quang, j’ai pu saisir la différence qu’il trace après d’autres entre émotion et sentiment. J’ai pu apprécier une méthodologie d’approche qui n’est pas la mienne. Je l’ai pu grâce à sa sensibilité qui, si elle est discrète et pudique, se révèle sous les mots, dans la mélodie de son écriture.

Par son extrême attention aux professionnels qui ont accepté sa présence et son regard, Pham Quang m’est proche sur le plan d’une éthique de la recherche. En retour de leur accueil, il leur a en effet restitué ce qui est parfois difficile à obtenir quand on est identifié à un lieu dévalorisé, livré à des fantasmes réducteurs, à des plaisanteries de mauvais goût, à un ostracisme manifeste : il leur a restitué une reconnaissance de l’intelligence de leurs actes, une reconnaissance de ce qui se passe grâce à eux comme essentiel à la vie humaine, de l’utilité et de la « beauté » de leurs gestes. Il est trop rare que l’écriture d’un chercheur fonctionne sur ce registre. Pham Quang ne désapproprie pas celles et ceux qui travaillent de la compréhension de ce qu’ils font mais la leur restitue avec humilité. Sans prendre leur place, mais en pensant avec eux les fondamentaux de leur présence formatrice. »
[…]

Texte complet

Ecritures complices

Long Pham Quang, Emotions et apprentissages, Paris, L’Harmattan, 2017.

Apprendre de, apprendre par, apprendre dans les émotions…
Peu de questions présentent un enjeu social et personnel, un enjeu théorique et méthodologique aussi fort pour la recherche, pour la formation que pour la construction de sa propre existence.
Loin d’être des états transitoires, loin d’être des empêchements d’agir, les émotions trouvent leur pleine portée dans la mise à jour du rapport qu’elles entretiennent avec l’engagement et la construction de sens dans l’action. Elles permettent et donnent sens aux apprentissages, qu’ils soient possibles ou reconnus par les sujets. Les émotions informent et dynamisent les processus de subjectivation.
C’est à l’occasion d’une immersion en soin mortuaire, méconnu et pourtant essentiel, que sont avancées dans cet ouvrage des propositions théoriques et méthodologiques visant l’analyse des rapports pouvant s’établir entre émotions situées et apprentissages en situation de travail. Cet ouvrage s’adresse aux chercheurs comme aux professionnels et étudiants désireux de disposer de définitions et d’outils d’analyse précis.

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Essai récent

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Jean François Billeter, Un paradigmeParis, Allia, 2012.

Entendre l’entretien avec François Noudelmann de Jean François Billeter dans le Journal de la philosophie, France Culture, du 25.09.2012.

« L’action que Jésus attribue à Dieu, nous pouvons aussi bien l’attribuer au corps, à sa dimension d’inconnu et aux phénomènes d’intégration soudaine qui s’y produisent.
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Written on octobre 16th, 2012 , Essais récents Tags: , , , , ,

Mireille Cifali "Une carrière consacrée aux métiers de l'humain". Site propulsé par WordPress avec le Theme Adventure par Eric Schwarz
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Mireille Cifali

Une carrière universitaire consacrée aux métiers de l'humain