Ecriture complice récente

Dieudonné Mushipu Mbombo, L’herméneutique et son histoire, Editions du Cerf, 2019.

L’herméneutique comme art et comme théorie interprétative de la compréhension ne devient une théorie de la connaissance qu’à partir de l’exégèse théologique des textes sacrés. Sa forme philosophique se matérialise dans la pensée romantique de Schleiermacher qui voulut fonder une herméneutique générale, et qui sera suivi par Dilthey qui établit que la démarche de compréhension du chercheur en sciences de l’homme, à l’inverse de la démarche explicative en sciences naturelles, doit s’investir dans les manifestations humaines inscrites au sein des processus historiques afin de parvenir à les comprendre de l’intérieur. Les réflexions vont vite évoluer : du projet méthodologique et épistémologique, l’herméneutique ne sera plus seulement générale, elle devient fondamentale et universelle. C’est le chemin suivi par Heidegger et Gadamer. Selon eux, « la compréhension constitue bien plutôt la structure fondamentale de l’existence humaine, ce qui la propulse au centre de la philosophie », comme le dit Gadamer. Ricoeur, par son côté phénoménologique fort, ne s’en éloigne pas, il donne encore plus de place à l’herméneutique en conciliant l’expliquer et le comprendre comme deux facettes d’une seule démarche scientifique. L’herméneutique devient ainsi incontournable et s’impose dans les sciences aussi bien psychologique, sociologique, théologique que juridique, comme ce livre tente de le montrer. La petite histoire de l’herméneutique et ses infiltrations dans toutes ces sciences peuvent désormais intéresser tout chercheur et tout lecteur. C’est ce qu’explique cet ouvrage.

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Mireille Cifali, Préserver un lien. Ethique des métiers de la relation, PUF, 2019.

Dans les métiers de la relation, l’impératif est aujourd’hui à la distanciation. Avec des outils, des procédures et des savoirs appliqués, la relation à un autre pourrait se maîtriser. Il n’y est plus question d’être touché, affecté, alors que le soin, l’éducation, l’enseignement, la formation, l’accompagnement social exigent une proximité ajustée, des paroles adressées, loin des slogans et des seules bonnes intentions.

Une relation professionnelle se travaille, elle oscille, sonne juste, dissone. Mireille Cifali invite à penser la qualité d’une présence qui soutient et affronte, en conservant la couleur des sentiments et la tonalité des mots prononcés. Dans une éthique professionnelle, elle réserve le possible d’une rencontre qui transforme, elle engage à comprendre les attitudes qui font souffrir. Si la transformation des métiers de la relation est inéluctable, demeurent des dimensions auxquelles tenir : celle relationnelle des gestes, celle affective des paroles et des regards, et celle encore intérieure des pensées. Préserver est un mot qui cherche à prendre soin d’une transmission d’humanité.

Flyer

Ecriture complice récente

Former demain, numéro double 50ème anniversaire, Revue Education permanente,
n ° 220-221, septembre-décembre 2019.

Le 27 septembre, une journée est organisée à l’occasion du 50ème anniversaire d’Education permanente.

Dans un contexte de profondes mutations – culturelles, sociales, économiques et juridiques –, anticiper ce que seront demain le paysage et les enjeux de la formation des adultes est plus que jamais un défi. Depuis la multiplication des outils numériques jusqu’à la redéfinition des tâches incombant aux formateurs (et de leur présence même), en passant par la récente loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », la réforme de l’apprentissage, l’éligibilité des formations, la monétarisation du compte personnel, la certification par blocs de compé- tences…, le monde de la formation et de l’éducation tout au long de la vie se transforme. Ces mutations sont appelées à se multiplier, et les défis à relever, pour les professionnels et les chercheurs du domaine, n’en seront que plus nombreux et plus complexes. Lire la suite »

Written on septembre 10th, 2019 , écritures complices récentes Tags: ,

Voir Article 2011-2019

Mireille Cifali, Préserver se conjugue, même au futur, Education permanente « Former demain », septembre-décembre 2019,
n°220-221, pp. 15-23.

Pour réfléchir au futur, l’auteure s’en tient à l’aspect de la formation se fondant sur la rencontre entre un professionnel et des personnes en quête d’un développement, d’une place, d’un savoir. Elle envisage les dimensions vers lesquelles va son inquiétude actuelle : souci de la relation, d’un soi en rapport à un autre tenu comme un sujet ; soin d’une rencontre, d’un accompagnement, d’une temporalité nécessaire pour penser et réfléchir ; maintien d’une sensibilité et d’une qualité. Plutôt que de projeter, elle sauvegarde ce qui aurait à perdurer tout en se transformant. C’est le verbe préserver que l’auteure conjugue. Avec une double question : peut-on prévenir certaines évolutions que l’on juge destructrices d’un humain ? Comment une formation des adultes pourrait-elle apporter sa contribution ?

Evénement

Séminaire ouvert 2019-2020 Le concept d’institution dans les pratiques de l’institutionnel. Psychothérapie, analyse et pédagogies institutionnelles. Fondements, états de lieux, perpective. Université de Cergy-Pontoise.

Possibilité de le suivre en direct : https://endirect.u-cergy.fr

Dans les années soixante, analyses et pédagogies institutionnelles ont fait de l’institution un concept organisateur central, théorique, pratique, praxique des relations humaines et sociales. Mais dès les années cinquante, la psychothérapie institutionnelle s’était déjà emparée du terme.

Sur quelles pensées ces courants se sont-ils appuyés pour fonder le concept d’institution ? Quelles en sont les racines historiques ? Comment chaque courant conçoit-il l’institution (ou les institutions), mais aussi l’implication, les analyseurs, l’instituant, l’institué, l’institutionnalisation, la transversalité, la multiréférentialité ? Qu’est-ce qui, dans l’usage de ces notions ou concepts, réunit et différencie ces courants ? Qu’est-ce qui sert les élaborations et le travail de chacun, est constitutif des « boîtes à outils » pratiques et conceptuelles de chaque courant ? Dans son contexte particulier, comment chacun les utilise-t-il pour penser et agir ?

Pour beaucoup, on assisterait actuellement à un déclin (fragilisation, délégitimation…) des institutions organisatrices du social. On leur préfère parfois le terme d’organisations. Les pratiques de l’institutionnel en sont-elles affectées et en quoi ? Permettent-elles encore de penser les mutations, voire les transformations des organisations contemporaines ? Quelles sont les actualités des pratiques de l’institutionnel sur les terrains des métiers du lien humain (école, éducation, santé, formation, travail social…) ? Quelles questions continuent-elles de soulever et quelles perspectives est-il possible de penser dans un environnement dominé par l’idéologie néo-libérale ? La « création praxique » est-elle encore possible ? Où peut-on la repérer actuellement ?

Se renseigner auprès de Bruno Robbes 

Voir flyer pour les dates et les contenus.

Ecriture complice récente

Long Pham Quang, Ethique des pratiques psychomotrices. Eléments d’une philosophie du corps, L’Harmattan, 2019.

 

Les pratiques psychomotrices mettent en jeu le coprs de la personne et, dans et par le mouvement, le choisissent comme voie d’accès privilégié au psychisme. Bien qu’elles accordent une place toute particulière au corps, son statut ne va pas de soi. Entre être et avoir, sujet et objet, intériorité et extériorité, le corps ne livre rien de son mystère. En misant sur l’unité psychosomatique de la personne incarnée, vivante, les pratiques psychomotrices doivent ainsi renoncer logiquement à en établir un corpus scientifique, sans vie.

Diplômé en philosophie pratique, en sciences de l’éducation et de la formation, psychomotricien, cadre supérieur de santé, Long Pham Quang exerce les fonctions de responsable pédagogique-formateur en établissement hospitalier sur les sujets de la fin de vie, des soins palliatifs, de la psychiatrie, santé mentale, de la démarche interculturelle et de la mort à l’hôpital. Il organise et coanime des groupes d’analyse de pratiques professionnelles de psychomotriciens.

Ecriture complice récente

Florence Guignard, Quelle psychanalyse pour le vingt-et-unième siècle ? Tome 1. Concepts psychanalytiques en mouvement, Les Editions Ithaque, 2016.

Avant-propos par Sparta Castoriadis & Fanny Cohen Harlem. Préface d’Anna Ferruta.

Florence Guignard questionne, au fil de cet ouvrage comprenant deux tomes, la validité des paramètres psychanalytiques pour aborder les formes actuelles de la souffrance psychique. Plus d’un siècle après la parution des Trois Essais sur la théorie sexuelle, le statut et le mode de fonctionnement de la sexualité infantile dans le développement psychique humain et dans sa psychopathologie ne sont pas à l’évidence les mêmes qu’en 1905. Ainsi, selon l’auteur, la théorie psychanalytique ne devrait pas être considérée comme un roc inamovible, mais plutôt comme un ensemble de modèles, dont il importe de remettre en question et de requalifier sans cesse les configurations conceptuelles.Ce premier tome se donne pour tâche de revoir et d’analyser plusieurs concepts majeurs de la métapsychologie, non seulement à l’aune des avancées de la méthode et des modifications de la technique, mais aussi à la lumière des changements anthropologiques et sociologiques survenus depuis la naissance de la discipline. Une telle recherche, profitable au clinicien d’aujourd’hui, se poursuivra dans le second tome par l’étude critique des configurations des transferts, du trauma et des identifications.

En Anglais Psychoanalytic Concepts and Technique in Development. Psychoanalysis, Neuroscience and Physics, Routledge, 2019.

Mireille Cifali "Une carrière consacrée aux métiers de l'humain". Site propulsé par WordPress avec le Theme Adventure par Eric Schwarz
adapté par Gérard Jean-Montcler
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Mireille Cifali

Une carrière universitaire consacrée aux métiers de l'humain