Gilles Amado, Jean-Philippe Bouilloud, Dominique Lhuillier, Anne-lise Ulmann, La créativité au travail, Paris, Erès, 2017.
Travailler n’est pas exécuter. Dans le décalage irréductible entre ce qui est défini comme étant à faire et ce qui est fait, se loge la créativité, cette puissance inventive engagée dans le travail vivant. S’y jouent à la fois la question de l’efficacité mais aussi, et fondamentalement, celle de la santé.
La créativité n’est donc pas l’apanage des grands créateurs : elle se loge aussi dans les arts de faire, le bricolage, l’intelligence pratique, les processus de renormalisation qui permettent de se dégager de la soumission à l’environnement et à ses contraintes. Son éloge, remis aujourd’hui à l’ordre du jour dans le monde de l’entreprise, n’est pourtant pas exempt d’ambiguïté.
Dans la perspective retenue ici, la créativité n’est pas seulement instrumentale (nécessité d’inventer pour faire), elle nécessite et manifeste une invention de soi. Elle se révèle dans un mouvement où l’on se surprend soi-même.
Mettre la créativité au travail pour en explorer les ressorts, modalités et enjeux requiert de mobiliser des approches disciplinaires, théoriques et méthodologiques complémentaires.