Carnet 4. Au travers d’un regard. Variations (printemps 2021)
Durant les années 2020-2022, nous avons eu la nécessité de rester principalement à Genève. Chaque jour, nous avons arpenté le Parc La Grange, et passé devant un « lac alpin » construit il y a longtemps en ce lieu.
Un même endroit, pour une infinité d’images. Variations du paysage. Moi qui ne supporte pas de rester longtemps à une même place, ce lieu d’images qui se fragmente, se différencie, se singularise m’est devenu précieux. Ce n’est pas un lieu propre, mais un lieu mouvant, inquiétant aussi, un lieu troué, un lieu de disparition. Le lac alpin genevois est devenu bel et bien pour moi un « lieu ».
Soudain nous apercevoir. Une expérience humaine qui, un jour, s’ouvre à nous. J’aime, à ce propos, ce fragment d’un ouvrage de Jean François Billeter, Bonnard, Giacometti, P. : « Véritablement voir – ne plus être celui qui regarde distraitement des choses qu’il croit connaître mais qui est devenu, à la suite d’un renversement complet, le témoin immobile et comblé d’une réalité agissante. Les dessins de Bonnard étaient la trace de tels moments d’émerveillement, auxquels il revenait sans cesse : « Comme vision, disait-il dans une lettre à Matisse du début du printemps 1940, je vois chaque jour des choses différentes, le ciel, les objets, tout change continuellement, on peut se noyer là-dedans. Mais cela fait vivre » (Couleur de Bonnard, Verve, Paris, 1947, n°17-18, p.68) » (Paris, Allia, 2023, p.18)
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le Carnet 5 Au travers d’un regard, reflets (automne 2021), ici.