Une biographie,
celle ancrée dans une carrière universitaire
Entretien vidéo
réalisé par la Maison de l’Histoire (Nadine Fink),
Université de Genève,
Les voix de l’Université, janvier 2015.
A écouter également sur Médiaserver de l’Université de Genève.
Historienne et psychanalyste, Mireille Cifali (née Mireille Pierrette Le Coultre[1]) occupe plusieurs fonctions au sein de la Section des sciences de l’éducation de l’université de Genève, Suisse. D’abord assistante des professeurs Michael Huberman et Constance Kamii (1973-1979), elle devient chargée de cours (1981), professeur adjoint (1986) («Apports des théories psychanalytiques au champ éducatif»), puis professeur ordinaire (1997) («Analyse du lien éducatif»). Depuis 2010, elle est professeur honoraire.
Après avoir obtenu sa maturité à La Chaux-de-Fonds et réalisé des études de lettres à l’Université de Neuchâtel, elle poursuit sa formation en sciences de l’éducation, soutenant, sous la direction de Michel de Certeau, sa thèse de doctorat (1979) en partie publiée sous le titre Freud pédagogue ? Psychanalyse et éducation (1982). En tant qu’historienne, elle cherche alors, avec Jeanne Moll et Francis Imbert, à saisir comment, dès le début du 20e siècle, des pédagogues se préoccupent de psychanalyse. Avec Daniel Hameline, elle crée la Fondation des Archives Institut J.-J. Rousseau (1984).
En charge d’un cours de premier cycle intitulé « Développement, éducation et relations intersubjectives », puis « Dimensions relationnelles et affectives des métiers de l’humain », son exigence est de permettre à celles et ceux qui exercent ces métiers, ou s’y préparent, de comprendre la dimension affective de leurs gestes et paroles. Elle privilégie la transmission de ce domaine sensible. Pour ce faire, elle travaille sur le terrain avec les professionnels de l’éducation, de l’enseignement, de la formation et du soin et, dans ses cours, recueille les récits des étudiants. Elle peut ainsi écrire Le lien éducatif : contre-jour psychanalytique (1994) puis Dialogues et récits d’éducation sur la différence (avec Bessa Myftiu, 2006).
Elle œuvre dès lors à définir une approche clinique en sciences de l’éducation, en coordonnant en particulier, depuis 2003, des symposiums (REF) d’où sont issus des ouvrages collectifs : avec Giust-Desprairies F., De la clinique. Un engagement pour la recherche et la formation (2005) et Formation clinique et travail de la pensée (2008) ; avec Théberge M. & Bourassa M., Cliniques actuelles de l’accompagnement (2010); avec Thomas Périlleux, Les métiers de la relation malmenés. Répliques cliniques (2012) et Clinique du négatif : formation et enseignement sous tensions (2013); avec Florence Giust-Desprairies et Thomas Périlleux, Processus de création et processus cliniques (2015) ; avec Sophie Grossman, Florence Giust-Desprairies et Thomas Périlleux, Présences du corps dans l’enseignement et la formation. Approches cliniques (2018).
De ses études de lettres, elle conserve un goût pour le littéraire et son lien avec la construction des connaissances ; elle rédige, avec Alain André, Ecrire l’expérience. Vers la reconnaissance des pratiques professionnelles (2007). Elle donne de nombreuses conférences.
Depuis sa retraite, elle poursuit ses écritures, recueille des images, les assemble et pense les liens entre processus cliniques et processus de création.
Son curriculum peut être consulté : CurriculumCifali1973-2010.
Curriculum restreint 2000-2019.
Voir également la page wikipédia Mireille Cifali
[1] Cf. Arbre généalogique des familles associées de Jean-Luc Aubert et de Pierre Casalonga
Mots clés : Relation éducative, psychanalyse et éducation, démarche clinique, formation, accompagnement, écriture professionnelle, récits d’expérience, éthique et écriture, la Vallée de Joux, Le Brassus, Le Chenit, La Chaux-de-Fonds, Genève, Paris.